Seuls les fous n'ont pas peur

Georg Scheuer est né en 1915 en Autriche, dans ce qui était encore l’Empire des Habsbourg. Éveillé très jeune à la politique, il assiste à l’écroulement de la première république autrichienne, à l’avènement de la dictature et rencontre les premières chemises brunes. À 15 ans, il choisit son camp, celui des travailleurs, et milite aux Jeunesses socialistes, puis aux Jeunesses communistes. Sa fidélité aux idéaux révolutionnaires de la Révolution russe, ses lectures, ses rencontres, l’amènent à rejoindre les trotskistes autrichiens. Il est arrêté pour ses activités révolutionnaires en 1936 et condamné à cinq ans de réclusion. Par chance, il est amnistié en février 1938, à la veille de l’Anschluss, et peut quitter l’Autriche juste avant l’arrivée des troupes hitlériennes.
Réfugié en France, il y poursuit son combat pour la révolution et contre le fascisme. Mais, à la déclaration de guerre, comme tant d’autres militants antifascistes devenus du jour au lendemain des « ressortissants ennemis », il est interné au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence. Évadé, il poursuit dans la clandestinité son combat contre les nazis.
La Libération n’est pas la fin du cauchemar. Presque tous les siens ont été exterminés en Autriche par les nazis. Un de ses meilleurs camarade, rescapé de Buchenwald, est kidnappé par la police stalinienne et envoyé au Goulag.

Après la guerre, Georg Scheuer a été correspondant à Paris de journaux étrangers, rédacteur à l’AFP et auteur de plusieurs ouvrages historiques.